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J’apprends par une dépêche AFP: « Les syndicats de magistrats appellent à reprendre les audiences. Les magistrats ont décidé de cesser leur mouvement après l’enquête administrative sur le suivi du suspect du meurtre de Laëtitia Perrais, qui a révélé des « carences » mais pas de faute des juges ».

Je présume que  s’il y avait eu « faute », la grève aurait continué. Je me suis peu exprimé sur cette pitoyable attitude des magistrats. Ils se sont classés d’emblée dans la catégorie désormais bien connue des « responsables mais pas coupables », au coté de certains politiques, des dockers de Marseille et de quelques autres profiteurs de notre angélisme béat.

« A l’Ouest, rien de nouveau en effet ».

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En promettant des sanctions contre des juges et des policiers, Nicolas Sarkozy a fait une maladresse. Il aurait du au préalable se faire donner un rapport précis et argumenté afin de pouvoir réellement sanctionner plutôt que de menacer sans avoir la capacité de donner suite.

Cependant, les conséquences de cet incident risquent d’être graves et à y réfléchir, posent la question de savoir si cette intervention de Sarkozy est une faute stratégique ou résulte d’une connivence entre les magistrats qu’il menace et lui.  

Pour François Fillon, les  réactions des juges sont « excessives ». Nous ne le contredirons pas sur ce point. Lorsqu’en 2007, suite à l’accident de Castelnaudary, Nicolas Sarkozy avait de la même façon mis en cause les armées, le chef d’état-major de l’armée de terre avait démissionné, question d’éthique. Ici, les juges et magistrats se mettent en grève, c’est plus simple, et ce n’est pas gênant, les questions d’éthique et de déontologie ne sont pas de celles qui empêchent les magistrats de dormir.

Mais, cette mise à distance de l’éthique et de la déontologie, a affaibli une profession par ailleurs soumise à de fortes tensions de la part des justiciables qui ne supportent plus le face à face dans un prétoire. Il faut assister aux édifiantes comparutions en correctionnelle pour comprendre à quel point cette corporation a perdu respect et considération. La magistrature a vécu, comme les professeurs, et tout aussi volontairement qu’eux, une lente descente aux enfers. Même si, dans la cas des juges elle a été freinée par la présence constante de la police dans les cours de justice. Mais le laxisme à l’égard des délinquants, alimenté par l’idéologie et le sentiment de toute puissance, les ont conduit dans une impasse. Il y a aujourd’hui, dans notre pays,  urgence absolue à réformer les instances judicaires  pour mettre fin à leur longue agonie et leur rendre à nouveau un caractère démocratique.

Les  magistrats le savent et Sarkozy aussi. Mais il est vraisemblable que ni les uns , ni l’autre n’en veulent.

Comme Moubarak, les magistrats se savent dans une mauvaise passe, mais ne veulent pas céder sur une réforme qui leur enlèverait du pouvoir, notamment par ce qui devrait être le cœur d’une justice plus démocratique: l’introduction de jurys populaires à certaines étapes des procédures d’instruction, de jugement ou d’évaluation des peines.

De son coté Sarkozy n’a plus que 14 mois devant lui, insuffisant pour lancer cette réforme et la mener à son terme sans casse à la veille des élections présidentielles.

Le bras de fer qui commence entre le Président et les juges satisfait donc les deux parties. Les uns ont acquis le certitude que le gouvernement ne tentera aucune modification de l’institution, l’autre a montré ses muscles puis peut se replier sans aller plus loin aux cris de « c’est pas moi, c’est eux qui veulent pas ».

Cette évidente connivence entre juges et Président ne fait pas l’affaire du peuple, mais qui se soucie du peuple ?

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