Cette affaire obscurcit totalement le paysage de la « politique », mot que je mets entre guillemets car je veux ici l’utiliser avec son sens premier de « gestion des affaires de la cité ». Je réfute le sens que lui donnent les médias par leurs communiqués et articles, avec des discussions sans fin sur les intentions réelles ou supposées d’un tel ou de tel autre (et là, nous ne parlons pas des intentions en termes de programme » politique »). Aurons nous un jour des médias qui arrivent à sortir la politique du caniveau dans lequel ils déplorent qu’elle soit, mais dans lequel ils la traînent chaque jour ?
Derniers exemples de cette incapacité des médias à nous aider à « penser notre vie de citoyens ».
France Inter fait tout les matins un éditorial « politique ». Il était consacré ce matin à l’affaire Soumare, affaire capitale on s’en rend bien compte pour l’avenir du département, de la région, de la France, que dis-je, du monde (ou du journal Le Monde qui doit vendre de la copie ?). Quid pendant ce temps du Niger où se joue le destin d’hommes et femmes mais aussi notre avenir énergétique ? quid de l’Iran, quid des programmes des candidats aux régionales ?
Sur cette affaire Soumare encore: je lis dans le billet du Monde daté du 25 février 2010 : » … Elles témoignent, enfin, chez ces responsables de l’UMP, d’amalgames et de préjugés inacceptables : noir de peau, de père malien, habitant un quartier difficile de Villiers-le-Bel, Ali Soumaré ne pouvait être, à leurs yeux, qu’un délinquant. Après les dérapages nauséabonds provoqués par le débat sur l’identité nationale, cette affaire dit trop bien la tartufferie d’une partie de la droite quand elle plaide en faveur de l’intégration des jeunes issus de l’immigration« .
Ainsi, il s’agissait « d’amalgames et de préjugés inacceptables », j’en prends acte, mais je note que le jugement du Monde procède lui aussi de « préjugés et d’amalgames » vis à vis de personnes qui, appartenant à telle classe socio culturelle, à telle tranche d’âge et à tel parti politique ne peuvent qu’être racistes. Je trouve qu’il y a la matière à crier à la diffamation.
France Inter, encore, n’est pas en reste pour ce qui est de condamner sans jugement les compères de l’UMP. Dans le journal de 7 heures 30 ce jour, le journaliste rajoute ensuite que si M. Soumare a été condamné, c’était il y a longtemps, ce qui est vrai et que le jugement porté est prescrit, ce qui est vrai juridiquement mais faux politiquement.
Car dans tout cela, il ne faut pas oublier que nous parlons de candidature à une fonction politique élective. Ce qui veut dire, en démocratie, que l’on doit dire aux électeurs qui l’on est et ce que l’on veut faire. A partir de là, le corps électoral vote en connaissance de cause et à lui de voir s’il porte au pouvoir des candidats condamnés pour des fautes graves mais se présentant sans vergogne au suffrage pour « se faire laver de toutes accusations« . Et là, vous voyez comme moi qui est dans cette situation aujourd’hui. Mais mon propos est de ne dénoncer ni les uns ni les autres, mais de tirer des enseignements.
Cette démarche, je ne l’approuve pas car elle témoigne de l’irrespect du corps électoral de la part des politiques. La politique n’est pas un jeu de ballon au cours duquel la faute commise est sifflée (ou non d’ailleurs) par l’arbitre, réparée par un coup franc « appelé d’ailleurs parfois coup de pied de réparation », puis on recommence l’esprit léger jusqu’à la prochaine faute. La politique est un engagement au service la Cité, activité désormais bien payée sur l’impôt des citoyens. La Cité a donc le droit de savoir et à mon sens de ne pas suivre n’importe qui, mais cela est un problème de conscience pour chaque citoyen.
Démocit propose donc que tout candidat à une fonction élective fasse une déclaration de son patrimoine et de son casier judiciaire, qu’il ne concoure qu’à une seule élection et en tout état de cause qu’il n’accepte qu’un seul mandat et s’y consacre pleinement.
Démocit propose aussi aux médias de faire un effort pour mieux nous informer tant en quantité qu’en qualité. Mais là , « vaste programme » comme disait le général de Gaulle.
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